Dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain du quartier de Mireuil, plusieurs bâtiments vont êtres réhabilités ou démolis pour certains ainsi que les deux châteaux d’eau emblématiques du quartier. L’association des Anges Rebelles, implantée dans le quartier est alors chargée d’accompagner le relogement des habitants et de proposer des rendez-vous urbains pour marquer les différentes étapes de mutations. Pour accompagner l’année de l’eau l’association sollicite Landescape pour proposer un dispositif évènementiel sur ce thème et sur la préparation de la future démolition des châteaux d’eau.
Landescape propose de créer une installation didactique révélant un « Petit cycle de l’eau en milieu urbain » en prenant comme support, les bâtiments et l’espace public. L’objectif visé en dehors des temps festifs de représentations et d’échanges est d’utiliser cette forme d’action culturelle in situ pour faire participer les habitants à la définition d’un pré programme pour la requalification à venir de l’espace public des châteaux d’eau.
L’apport du projet de maîtrise d’œuvre dans l’élaboration et la mise en œuvre de l’installation permet : de questionner l’origine, le fonctionnement et le devenir de l’espace public en question, d’utiliser les matériaux adaptés à l’espace public, de planifier l’avancement des travaux, de solliciter les acteurs politiques et techniques liés à l’espace public.
L’ apport du pôle recherche et développement est ici mineur. Il contribue cependant à orienter certains dispositifs évènementiels comme la récupération des eaux pluviales provenant des toitures des immeubles pour alimenter hydrauliquement et « intellectuellement » le dispositif.
Enfin, il alimente et influence la scénographie générale du cycle de l’eau en milieu urbain.
Si la demande visait à l’origine la conception d’un événementiel urbain, ce qui a été produit, le processus de fabrication participatif et les questionnements qu’il a généré lui confère un rôle de médiation culturelle pertinent dans l’élaboration de projets d’aménagements.
La fabrication d’une démarche « artistique » diffère de celle du projet d’aménagement et ce décalage de méthode, de vocabulaire, de sensibilité est particulièrement fécond:
– pour recueillir un état des lieux vu et perçu par les habitants et acteurs d’un espace public
– pour constituer un pré programme, issu des habitants et à destination des maîtres d’ouvrage afin d’ engager des réflexions ou travaux
– pour tester in situ et « grandeur nature » des hypothèses de projet qui dans certains processus de décision peuvent êtres écartés par simple préjugés. En effet, deux hypothèses initialement jugées « difficiles » à mettre en œuvre et présentant un risque d’échec ont été testées lors de cet événement et continuent toujours à êtres actives:
– la récupération des eaux pluviales des toitures pour l’alimentation des potagers par la création de stockage dans les caves. Autorisées par l’office OPHLM dans le cadre de l ‘événement, ces citernes sont toujours utilisées par les concierges des immeubles pour nettoyer les espaces communs. Cet élément apparaît désormais dans les cahiers des charges des nouvelles opérations.
– la réduction des stationnements pour libérer des espaces de jardins potagers collectifs et autogérés par les habitants. Si le dispositif existe, l’endroit choisit avait été jugé à risque, à cause des dégradations enregistrées sur cet espace public. En définitive, l’appropriation à été plus rapide que prévue et ces jardins partagés sont toujours actifs, en attendant le projet de rénovation définitif.